Père Daniel BROTTIER
Le père Daniel BROTTIER est né à la Ferté Saint Cyr dans le Loir et Cher le 7 septembre 1876.
Lorsque la guerre éclate, et bien qu’il soit exempté à cause de maux de tête insupportables, Daniel BROTTIER se porte volontaire comme aumônier militaire. Avec le père TRILLES, il veut créer un corps d’aumôniers volontaires en première ligne, les aumôniers militaires devant normalement rester à l’arrière dans les hôpitaux. Le député Albert de MUN soumet l’idée au Président du conseil, René VIVIANI, qui donne son accord.
Du 26 août 1914 au 20 mai 1919, il est rattaché à la 26ème division d’infanterie et œuvrera en Lorraine, dans la Somme, à Verdun et dans les Flandres.
Il passe l’intégralité de la guerre en première ligne sans pourtant jamais être blessé, un miracle qu’il attribue à Sainte Thérèse de Lisieux. Quand il part à l’assaut avec les soldats,
il est sans arme, mais porte sa croix de prêtre et un brassard de la Croix Rouge. Il brancarde les blessés, apporte les derniers secours aux mourants… Il joue aux cartes avec les poilus, raconte des blagues pour rendre la vie plus humaine…
Il lance « l’œuvre du sous-vêtement du soldat » pour les blessés qui se retrouvent nus à l’hôpital, et « l’œuvre de la photo du soldat » pour envoyer des souvenirs aux familles. Il écrit aux mères et aux veuves.
Tous les témoignages rapportent son amitié et sa proximité avec tous, soldats comme officiers. La confiance qu’il suscite lui permettra de faire différer, sine die, un assaut suicidaire pour tout le régiment. Son dévouement l’entraine à aller au-delà de ses forces. Un jour, tous ayant très soif et personne ne pouvant quitte son poste, le père BROTTIER accomplit la corvée d’eau, six heures à ramper et se cacher pour 4 km aller-retour.
Il fonde l’Union Nationale des Combattants, soutenu par Georges CLÉMENCEAU, après la guerre. Son crédit moral est tel qu’il convaincra les banquiers d’avancer, dans le cadre de l’UNC, l’argent de la solde que l’État ne versera qu’un an après.
Après la guerre, le père BROTTIER se consacre au projet de la cathédrale de Dakar ainsi qu’à l’UNC jusqu’en novembre 1923, date où il est appelé à la direction des Orphelins Apprentis d’Auteuil.
Cité cinq fois à l’ordre de l’Armée, il est officier de la Légion d’Honneur et a reçu la Croix de Guerre.
Il meurt à Paris le 28 février 1936 et sera béatifié par le Pape Jean-Paul II le 25 novembre 1984.