Décorations officielles
Croix de guerre 1939-1945
La croix de guerre 1939-1945 est une décoration militaire française destinée à distinguer des personnes (civiles et militaires), des unités, des villes ou des institutions ayant fait l'objet d'une citation pour fait de guerre au cours de la Seconde Guerre mondiale.
Historique
Les événements très confus de cette période justifient la création de plusieurs croix de guerre. Mais une ordonnance du 7 janvier 1944 rétablit la croix de guerre instituée en 1939, tous les autres insignes étant suspendus.
Première croix de guerre
C'est à l'initiative d'Édouard Daladier, président du Conseil et ministre de la Guerre que fut instituée la croix de guerre par un décret-loi du 26 septembre 1939. Réalisée sur le même modèle que celle de 1914-1918, mais avec la date 1939 inscrite au revers, et suspendue à un nouveau ruban de deux bandes rouges extérieures encadrant quatre bandes vertes séparées par trois fines rayures rouges.
Croix de guerre de l’État français
Le gouvernement de Vichy décide par le décret du 23 mars 1941, de supprimer la croix de guerre de 1939 et d’en établir une nouvelle, accordée aux titulaires de l’ancienne après étude de leurs citations. La croix reste la même, mais marquée au revers des dates 1939-1940. Le ruban est vert avec sept liserés noirs. Par la suite, un ruban gris à liserés bleu foncé est créé.
Par ordonnance du Comité Français de la Libération Nationale (CFLN) du 7 janvier 1944, le port de cette décoration fut interdit. La croix de guerre créée pour les membres de la LVF (Légion des Volontaires Français) a été annulée par arrêté du gouvernement provisoire de la République française (GPRF) du 28 octobre 1944.
Croix de guerre dite « Giraud »
À Alger, le général Giraud, par décision du 16 mars 1943, remet en vigueur la croix de guerre avec le ruban de 1914-1918, avec au revers l'inscription 1943 et à l'avers deux drapeaux croisés en remplacement de l'effigie de la République.
Croix de guerre « France libre »
Le 30 septembre 1942, le général de Gaulle crée une citation à l’ordre des Forces Françaises Libres (FFL) donnant droit au port de la croix de guerre avec une palme en vermeil. L’ordonnance du 7 janvier 1944 définit les modalités qui différencient cette croix de la précédente.
Médaille
Médaille : En bronze florentine à quatre branches avec deux épées croisées. Le centre représente, à l'avers, la tête de la République avec bonnet phrygien, orné de lauriers avec l'inscription République française. Au revers, les dates 1939 ou 1939-1945.
Ruban : Rouge, partagé par quatre bandes vertes, séparées entre elles et disposées de manière à laisser trois bandes rouges intérieures.
Étoiles
Citation à l'ordre du régiment : bronze
Citation à l'ordre de la brigade : bronze
Citation à l'ordre de la division : argent
Citation à l'ordre du corps d'armée : vermeil
Citation à l'ordre de l'armée : bronze
Cinq citations à l'ordre de l'armée : argent
À noter que plusieurs citations obtenues pour des faits différents se distinguent par autant d’étoiles ou de palmes. Par contre, une palme d’argent peut remplacer cinq palmes de bronze.
Le Mérite National
La création de l’ordre national du Mérite résulte d’une large réforme du système des décorations engagée en 1958 par le grand chancelier de l’époque, le général Catroux, avec l’appui du général de Gaulle, dans une France en pleine modernisation.
Déjà fondateur de l’ordre de la Libération pendant la seconde guerre mondiale, le général de Gaulle s’est impliqué tout particulièrement dans la création de ce nouvel ordre et lui assigne quatre objectifs :
-
Consolider l’unité nationale, cinq ans après la fondation de la Vème République.
-
Revaloriser la Légion d’honneur qui souffrait d’une inflation du nombre des décorés à la suite des grands conflits du XXème siècle.
-
Harmoniser et simplifier les distinctions honorifiques. Il était urgent de stopper la multiplication de décorations diverses et variées, lancées par les ministères et qui atteignaient le chiffre record de 70 décorations et 20 ordres.
-
Hiérarchiser l’échelle des mérites avec une nouvelle distinction, complémentaire, réservée aux mérites réels reconnus plus tôt. Dès les premières promotions, des mérites très éclectiques et des carrières précoces ont été salués, illustrant une philosophie d’attribution jamais démentie à ce jour.
Le décret de création de l’ordre national du Mérite a la particularité de porter les signatures de trois présidents de la République française. Il est signé du président Charles de Gaulle, de Georges Pompidou alors Premier ministre et de Valéry Giscard d'Estaing, ministre des Finances et de l'Économie de l'époque.
L’ordre comprend trois grades : chevalier, officier et commandeur ainsi que deux dignités : grand officier et grand-croix.
La nomination dans l'ordre national du Mérite peut se faire par proposition ministérielle ainsi que par la procédure d'initiative citoyenne.
Pour obtenir le ruban bleu, la durée des services demandée est moins longue (10 ans au lieu de 20 ans pour la Légion d’honneur), avec une triple vocation :
-
Traduire le dynamisme de la société.
L’ordre national du Mérite a vocation à accueillir des générations plus jeunes dont la valeur n’attend pas le nombre des années. Il est chargé de stimuler les énergies individuelles, de fédérer toutes les volontés et de récompenser l’innovation et la participation au rayonnement de la France.
-
Donner valeur d’exemple.
L’ordre est conçu comme une forme d’émulation pour que chacun donne le meilleur de lui-même et que la communauté des récipiendaires dans son ensemble représente l’esprit civique français.
-
Reconnaître la diversité.
L’ordre du Mérite incarne enfin la diversité de la société française, ses cultures, ses origines sociales, ses nouveaux secteurs économiques (nouvelles technologies, internet, télécoms, etc.). Il reconnaît l’engagement de la jeune génération.
Comme pour la Légion d’honneur, l’ordre national du Mérite garantit une véritable égalité d’accès, afin que tout citoyen méritant, quelle que soit sa place dans la société, puisse être reconnu par la nation.
Ses critères d’attribution
-
Avoir rendu des « services distingués » militaires ou civils.
Autrement dit, des actes de dévouement, de bravoure, de générosité, de réels mérites ou un engagement mesurable au service des autres ou de la France, ne présentant pas encore les qualifications suffisantes pour accéder à la Légion d’honneur.
-
Pouvoir justifier d’une activité de 10 ans minimum
-
L’accession à un grade supérieur se fait par la preuve de nouveaux mérites
-
Il faut une durée minimale de 5 ans de plus pour être promu officier, 3 ans pour le grade de commandeur, 3 ans pour être élevé à la dignité de grand officier et de nouveau 3 ans pour grand-croix.
L’ordre national du Mérite a sa propre organisation, sa discipline et sa hiérarchie sont calquées sur celle de la Légion d’honneur.
Il est doté d’un conseil de l’ordre spécifique, de 11 membres, présidé par le grand chancelier de la Légion d’honneur, chancelier de l'ordre national du Mérite, sous l’autorité du grand maître, le président de la République. Le conseil de l’ordre a la responsabilité d’examen, de délibération et de sanction.
La procédure d’attribution d’un grade dans l’ordre national du Mérite est similaire à celle de la Légion d’honneur.
Les promotions annuelles
-
Deux promotions civiles : 15 mai et 15 novembre
-
Deux promotions à titre militaire : 1er mai, 1er novembre
L'insigne, qui fut créé par le sculpteur-médailleur français Max LEOGNANY, est une étoile à six branches doubles, émaillées de bleu, en argent pour les chevaliers, en vermeil pour les officiers. Le centre de l'étoile est entouré de feuilles de laurier entrecroisées et représente l'effigie de la République, entourée d'un cercle portant les mots : République française. Elle est surmontée d'une couronne d'attache de feuilles de chêne entrecroisées, en argent pour les chevaliers, en vermeil pour les officiers. Le revers porte deux drapeaux tricolores entrecroisés, entourés d'un cercle portant l'inscription : Ordre national du Mérite et la date de fondation de l'ordre : 3 décembre 1963. L'insigne est suspendu à un ruban en moire bleu de France.
Il comporte une rosette pour les officiers.
L'insigne des commandeurs est suspendu à une cravate.
Les grands officiers portent la croix d'officier mais aussi une plaque sur le côté droit de la poitrine. Les grands-croix portent la même plaque, mais en vermeil, sur le côté gauche de la poitrine. La croix se porte en écharpe, suspendue à un large ruban bleu qui passe sur l'épaule droite.
L’ordre national du Mérite en chiffres
-
L’ordre compte aujourd’hui 187.000 membres
-
306.000 personnes ont été nommées ou promues depuis la création de l’ordre en 1963
-
4.600 personnes reçoivent l’insigne chaque année
-
L’âge d’entrée moyen est de 54 ans
-
57% des membres sont décorés à titre civil, 43% à titre militaire
-
50% de femmes (parité appliquée pour les promotions civiles)
-
80% des décorés sont des chevaliers
-
14% des dossiers sont écartés par le conseil de l’ordre
La médaille militaire
La médaille militaire a été instituée le 22 janvier 1852 par Louis-Napoléon Bonaparte pour récompenser les militaires ou assimilés, non-officiers. Elle est décernée par le Président de la République sur proposition du Ministre de la Défense.
La médaille militaire a été, depuis sa création, la récompense des campagnes, du Second Empire à nos jours, elle a réuni sous sa devise : « Valeur et Discipline », les soldats les plus anonymes aux héros les plus populaires tels Georges Guynemer ou Jean Moulin. Elle compte parmi ses récipiendaires des chefs militaires français (tels que les maréchaux Joffre, Foch, Pétain, Gallieni, Lyautey, Leclerc, de Lattre, Juin, etc.) et alliés (les généraux Pershing, Montgomery...) ; à titre très exceptionnel quelques civils comme le président Roosevelt (à titre posthume) et Sir Winston Churchill.
La Médaille militaire est la plus haute distinction militaire française destinée aux sous-officiers et aux soldats. Elle peut être concédée en récompense de services exceptionnels aux officiers généraux.
Souvent appelée « la Légion d’honneur du sous-officier », la Médaille militaire est la troisième décoration française dans l’ordre de préséance, après l’ordre de la Légion d’honneur et l’ordre de la Libération.
Ses critères d’attribution :
-
Être engagé sous les drapeaux depuis au moins huit ans
-
Avoir été cité à l’ordre de l’armée
-
Avoir été blessé au combat ou en service commandé
-
S’être signalé par un acte de courage et de dévouement
De plus, toute candidature doit s’appuyer sur des mérites établis.
La Médaille militaire peut être attribuée aux étrangers.
Deux promotions annuelles :
-
avril : militaires d’active
-
novembre : militaires de réserve et anciens combattants
La Légion d'Honneur
L’ordre national de la Légion d’honneur est l'institution qui, sous l'égide du grand chancelier et du grand maître, est chargée de décerner la plus haute décoration honorifique française. Elle a été instituée le 19 mai 1802 par Napoléon Bonaparte. Elle récompense depuis ses origines les « mérites éminents » militaires ou civils rendus à la Nation.
Près d'un million de personnes ont reçu cette décoration depuis sa création.
Sa devise est « Honneur et Patrie ».
La Légion d’honneur est composée de chevaliers, d’officiers, de commandeurs, de grands officiers et de grand ‘croix.
Les grands officiers et les grand ‘croix sont dignitaires de l'ordre. Leur rang correspond à une dignité et non à un grade.
Le président de la République est le grand maître de l’ordre. La dignité de grand ‘croix lui est conférée de plein droit. Le Président de la République, lors de la cérémonie de son investiture, est reconnu comme grand maître de l’ordre par le grand chancelier qui lui remet le grand collier.
L’admission et l’avancement dans la Légion d'honneur sont prononcés dans la limite de contingents fixés par décret du Président de la République pour une période de trois ans.
Les conditions générales pour accéder à l’ordre « à titre normal » sont les suivantes :
- Nul ne peut être reçu dans la Légion d'honneur s'il n'est Français.
- Nul ne peut accéder à la Légion d'honneur dans un grade supérieur à celui de chevalier.
- Pour être admis au grade de chevalier, il faut justifier de services publics ou d’activités professionnelles d’une durée minimum de vingt années, assortis dans l’un et l’autre cas de mérites éminents.
- Ne peuvent être promus aux grades d’officier ou de commandeur que les chevaliers et les officiers comptant au minimum respectivement huit et cinq ans dans leur grade et justifiant de titres de la qualité requise acquis postérieurement à l’accession audit grade.
À titre exceptionnel, en temps de guerre, les actions d’éclat et les blessures graves peuvent dispenser des deux dernières conditions pour l'admission ou l’avancement dans la Légion d'honneur. Le Premier ministre est autorisé par délégation du grand maître à nommer ou à promouvoir dans l’ordre, dans un délai d’un an, les personnes tuées ou blessées dans l’accomplissement de leur devoir et qui sont reconnues dignes de recevoir cette distinction.
Depuis un décret de novembre 2008, des nominations directes aux grades d'officier et de commandeur ainsi qu’à la dignité de grand officier peuvent intervenir, afin de récompenser des carrières hors du commun, tant par leur durée que par l’éminence des services rendus. En janvier 2009, Simone Veil a été la première à bénéficier de cette disposition en étant directement élevée à la dignité de grand officier. La nomination directe à un grade supérieur à celui de chevalier est également possible lorsqu'il s’agit d’honorer une personnalité étrangère : c’est alors en fonction du rang protocolaire des récipiendaires (ainsi le prince Albert de Monaco a-t-il été directement élevé à la dignité de grand officier de l’Ordre en 1984)
Les ministres adressent leurs propositions au grand chancelier trois fois par an : les 1er janvier, 1er avril et 1er octobre. Le Premier ministre, auquel il est rendu compte de ces propositions par chaque ministre, adresse directement au grand chancelier les avis et observations qu’elles appellent éventuellement de sa part. Depuis 2008, une procédure d’« initiative citoyenne » permet à tout citoyen de proposer une personne qu’il estime méritante pour une première nomination dans la Légion d’honneur ou dans l’ordre national du Mérite. Si cette proposition est soutenue par cent personnes dans le même département, elle est examinée par le préfet et, s’il juge la proposition justifiée, la transmet au ministre de tutelle ainsi qu’au grand chancelier.