Union Nationale des Combattants de Côte d'Or

Union Nationale des Combattants de Côte d'Or

La Voix du Combattant


La Voix du Combattant N° 21 du 21 décembre 1919

Noël – C’est l’évocation joyeuse de menottes avides tendues vers des jouets très convoités.

 

C’est aussi, pour les combattants, l’évocation involontaire et tenace de soirées froides dans la tranchée boueuse. Ah ! comme l’âme s’envolait plus volontiers, en cette nuit étoilée, vers l’âtre familial où des êtres chers rêvaient aux anciens jours de bonheur et priaient pour que les temps de douleur et d’exil, prissent fin. Et le lendemain entre le quart de champagne gouvernemental et l’orange évocatrice de noëls anciens, tandis que s’envolait la fumée des « picaduros », de la distribution, les photographies des petits sortaient malgré soi des portefeuilles paternels et c’est l’œil humide qu’on montrait aux « copains » le visage futé de chérubins aimés.

 

Hélas ! Combien de ceux qui rêvèrent ainsi aux joies paisibles d’un bonheur de paix dorment maintenant dans leur gloire à l’ombre des petites croix de bois que des mains malhabiles peut-être, mais pieuses, leur ont dressées.

 

Combien de veuves demain pleureront doublement le chef de famille brusquement arraché à l’affection des siens ; combien d’enfants lèveront étonnés leur mine réjouie vers les yeux mouillés d’une mère aimée et s’entendront redire, entre deux caresses plus chaudes, le nom béni du héros trop tôt disparu.

 

Noël, Noël, Noël de paix, sois doux à ceux qui pleurent, à ceux qui souffrent ; sois généreux envers ceux pour qui la mort du père a été une ruine non seulement morale mais matérielle. Noël, Noël que tes carillons joyeux ne sonnent pas en glas lugubres dans le cœur des petits orphelins mais que ton nom reste dans leur mémoire tout de même jour de joie !

 

Parmi tous les arbres de Noël montés par les sections de l’U.N.C. il me plait de relever l’initiative prise par quelques-unes d’entre elles et pour n’en citer que trois, les premières en date : celles de Brest, de Creil et de Dijon.

 

Les combattants de ces trois villes ont estimé qu’héritiers de la pensée de leurs frères d’armes disparus ils devaient à la mémoire de leurs compagnons de lutte de tenir leur place et de faire, avec tout l’amour dont ils étaient capables, le même geste tendre qu’ils auraient accompli s’ils avaient été vivants.

 

Ils ont voulu que les fils de ceux qui furent les privilégiés du destin, que leurs enfants, fissent abandon de leurs joujoux en faveur de ceux qui n’ont plus de papa. Quel joli geste et quelle touchante pensée !

 

Noël, Noël, sonne encore tes joyeux carillons, les petits orphelins auront des jouets pour égayer leur solitude endeuillée.

Jean HAP.

 

 

Dijon – Au début de la période électorale, le comité du groupe régional de la Côte d’Or avait décidé, conformément aux directives de l’U.N.C. de suspendre toute propagande. Aujourd’hui la section, qui groupe à Dijon 1.360 adhérents, se remet au travail et vient, grâce aux dons divers recueillis, de créer une caisse de secours immédiat au profit des camarades nécessiteux et dans le besoin. D’autre part une caisse de prêt sous forme d’Association en participation va fonctionner très prochainement. La section des veuves, rattachée à la nôtre, organise de son côté un arbre de Noël pour les orphelins de la guerre.

 

Pour alimenter ces diverses caisses, le Comité offre une grande soirée dansante suivie d’une tombola, le 10 janvier, dans la plus belle salle de l’Hôtel de Ville, gracieusement offerte par la nouvelle municipalité qui compte parmi les membres de l’U.N.C., le maire, deux adjoints et quatre conseillers.

 

Un grand banquet le 18 janvier réunira dans la magnifique salle des États de Bourgogne et sous la présidence de notabilités, plus de 300 adhérents de notre section.

 

VDC 21.jpg


28/02/2016
0 Poster un commentaire

La Voix du Combattant N° 19 du 7 décembre 1919

Il reste encore des prisonniers français en Allemagne

 

L’Allemagne garde encore des prisonniers de guerre malgré toutes les conventions. Il est en effet arrivé à Dijon, le soldat Louis Boucher, du 141ème de ligne, engagé volontaire de la classe 1920.

Fait prisonnier le 6 juin 1918, au combat de Villers-Bretonneux, il fut dirigé sur le camp de Wiesbaden, où il resta deux mois. Traduit devant un conseil de guerre pour tentative d’évasion et voies de fait sur une sentinelle, il fut, avec deux camarades, condamné à dix ans de détention dans une enceinte fortifiée. On l’emmena à Dantzig, et Prisonniers français.jpgles deux autres à Kœnigsberg.

Enfermé dans un obscur cachot, il ne voyait et n’entendait rien. Comme nourriture, par jour, pendant toute sa captivité, qui ne prit fin que ces jours derniers, deux cents grammes de pain, du blé cuit et du rutabaga.

La mission française de Berlin envoya à Dantzig une commission spéciale d’officiers. Au cours des perquisitions, faites dans la prison par cette commission, on découvrit sept soldats français. Les malheureux ne savaient rien de la conclusion de la paix, et on était au 20 octobre 1919 !

Force fut aux Allemands de les mettre en liberté, et c’est ainsi qu’ils viennent d’être rapatriés par Francfort, Mayence et Avricourt.

Le soldat Louis Boucher, porté comme disparu, n’avait pu, durant toute sa captivité, recevoir ni adresser aucune correspondance.

La mission française fera bien de redoubler de vigilance, d’autres prisonniers français sont peut-être encore dans le même cas en Allemagne.

VDC 19.jpg


19/09/2015
0 Poster un commentaire

La Voix du Combattant N° 14 du 19 octobre 1919

Dijon – La section dijonnaise de l’U.N.C. a tenu, le 23 septembre, à 20 heures 30, au Cercle laïque, à Dijon, une assemblée générale pour la constitution d’une coopérative par actions. 400 membres environ étaient présents. La séance est ouverte par M. Chamfrault, secrétaire général.

Après rapport du comité, il a été fait lecture, par M. Vienne, du projet de statuts, qui, après discussion, a été admis à l’unanimité. Le comité dijonnais de l’U.N.C. entre en lutte contre la vie chère. Par la création d’une coopérative de consommation, l’U.N.C. veut procurer à ses membres, et aux sociétés qui lui sont affiliées, ainsi qu’aux ascendants et aux descendants de ses actionnaires, la possibilité de trouver des marchandises non majorées de bénéfices exorbitants, grâce à l’achat direct au producteur, ayant ainsi la satisfaction d’être ses propres représentants et de prouver sa puissance en se suffisant à elle-même. La coopérative, tout au moins pour la période du début, ne vendra seulement qu’à ses actionnaires.

À l’heure actuelle, 215 actions sont déjà souscrites.

VDC 14.jpg

 


15/09/2015
0 Poster un commentaire

La Voix du Combattant N° 10 du 21 septembre 1919

Is-sur-Tille – Mardi 2 septembre a eu lieu, salle de la justice de paix, une réunion des combattants en vue de former une section de l’ »Union nationale des combattants ». Notre camarade Chamfrant, de Dijon, exposa avec sa conviction habituelle le but de l’U.N.C.

À l’issue de la conférence, un comité provisoire fut nommé, ainsi composé :

Président, M. Maurice Laurenceau

Vice-président, M. Marius Deschamps

Trésorier, M. Georges Teilhel

Secrétaire, M. Marcel Delaunay

Membres du comité : M. l’abbé Jacquin, curé-doyen ; MM. Gastion Péchiné et Tavian, mutilés de la guerre.

VDC 10.jpg


09/09/2015
0 Poster un commentaire

La Voix du Combattant N° 9 du 14 septembre 1919

Montbard – Dimanche 24 août, à 2 heures, salle de l’hôtel de ville, a eu lieu une très brillante réunion de l’U.N.C. La salle était bondée de poilus de Montbard et des environs. Au bureau, MM. Boissard et Canat, promoteurs de la réunion. M. Boissard présenta M. Roux qui doit parler de l’Union nationale des combattants au point de vue général, puis M. Champfrault, qui doit entrer dans les détails pratiques et expliquer le mécanisme de l’Association.

Nos deux camarades ont été vivement applaudis et un très grand nombre de poilus vinrent se faire inscrire à l’issue de la réunion.

La déclaration suivante a été lue en fin de séance au nom du comité départemental de l’U.N.C. :

Au moment où la période électorale va s’ouvrir, le comité de l’U.N.C., groupement de la Côte d’Or, croit de son devoir de faire la déclaration suivante :

1° L’U.N.C. ne prendra jamais position sur le terrain électoral, ni pour présenter, ni pour soutenir, ni pour combattre un candidat.

2° L’U.N.C. s’interdit d’adhérer à aucun parti politique.

3° Elle ne peut pas laisser saboter la victoire. Tout ce qu’on attend de l’U.N.C., ce sont des déclarations générales destinées à créer une mentalité patriotique.

4° En fait, les idées directives de l’U.N.C. sont : l’union avec tout ce qu’elle implique de sacrifice des idées et des goûts personnels de chacun ; la grandeur de la France à laquelle il faut travailler surtout en la faisant connaître et aimer.

Aucune candidature ou intervention dans une réunion électorale d’un membre de l’U.N.C. ne pourra revêtir le caractère d’une investiture officielle de l’U.N.C.

La liberté la plus complète est laissée à chacun de nos membres pour remplir, selon leur goût ou préférence personnelle, leur devoir de citoyen.

Pour éviter toute équivoque, le comité demande aux sections de suspendre toute propagande par réunion publique pendant la période électorale.

Le comité, composé de neuf membres pour Montbard et de six membres pour les communes du canton, a, à l’issue de la réunion, élu son bureau : président, M. Barbe-Gabot ; vice-président, commandant Boissard ; secrétaire, M. Galmiche.

 

Plombières-les-Dijon – Le samedi 23 août avait lieu dans la salle de la mairie une réunion publique à l’effet de constituer une section de l’U.N.C.

Après une conférence émotionnante de notre ami Champfrault, un bureau provisoire fut nommé pour organiser définitivement la section de Plombières, qui compte déjà de nombreux adhérents.

Le bureau provisoire est ainsi composé : Président, Paul Ratel ; secrétaire, Albert Lesvignes ; adjoints, Champy et Chenevoy.

VDC 9.jpg


14/08/2015
0 Poster un commentaire


Ces blogs de Politique & Société pourraient vous intéresser